Lorell // Tell me what you want to hear...

Lorell & Lucas

N'attendez pas qu'elle parte, retenez là, épousez là, avant qu'une autre bombe ne lui dise "je t'aime etc"

Trouver un logement sur New York c’est vraiment quelque chose de chiant et surtout d’introuvable, lorsque Maël m’avait déniché cet appartement il était tombé sur une mine d’or ! Seulement il s’était bien gardé de me donner l’identité de ma voisine. Car en effet Lorell, la fille pour qui je suis a New York et dont je suis a la recherche depuis quelques mois se trouve juste de l’autre côté du couloir. Si j’avais au début cru que cela m’aiderait a me faire pardonner j’avais vite déchantée car je ne la croisais jamais, absolument jamais. J’avais fini par croire qu’elle était partie quelques jours chez une amie lorsqu’il y a trois jours de ça je suis tombé nez a nez avec un livreur de pizza quittant mon étage, et a part si les deux mamies du bout du couloir aient découverts qu’elles n’ont plus de cholestérol cela ne pouvait venir que de chez Lorell. C’est là que j’ai réalisé que depuis nos « retrouvailles », Lorell vit cloitrée dans son appartement, craignant certainement de me croiser. Ma présence la rend prisonnière de son appart’. Ce n’était, mais alors pas du tout, ce que je voulais… J’évite alors un maximum mon immeuble et je reste depuis ce soir-là presque h24 au bar et mes recherches de logement ne donne rien. Cependant je ne peux pas vivre indéfiniment ici, déjà parce qu’il va bien falloir que je prenne une vraie douche et surtout parce que si je suis là, c’est pour elle. Alors après quelques jours d’absences je rentre chez moi, me demandant si lorsque Lorell a entendu ma porte d’entrée claquée elle a fermé la sienne a clé… Après ma douche je m’affale sur le canapé. Je suis bien tentée d’appeler Maël pour lui demander si une bouffe le tente. Je passe ma main dans mes cheveux d’un air lasse et mon regard se pose sur la seule et unique photo dans mon appartement, c’est juste un cliché de moi petit avec ma mère…en l’observant les paroles du psy me reviennent, elle avait dit « Retrouvez là Lucas, il est clair que vous tenez a elle, alors mettez votre fierté de côté bon sang et aller la chercher ! » Tenir a elle… C’était plus fort que ça. Je me décide finalement à agir et je franchi le seuil de ma porte pour celui d’en face. Je frappe quelques coups a la porte de chez Lorell.

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Come break me down, Bury me, I am finished with you

Lorell ∞ Lucas

Être d'humeur massacrante n'était pas de tout repos. J'étais constamment sur les nerfs et je devenais limite paranoïaque. Je faisais tout pour ne pas recroiser Lucas. Je restais aussi longtemps que possible à la NYADA et il m'arrivait de dormir chez April et Kyle les jours où je n'avais pas le courage de risquer de le croiser. Je ne voulais pas abuser de la gentillesse de mes amis alors je décidai de ne plus leur demander de rester chez eux. Chaque soir avant de rentrer donc, je me préparais psychologiquement à une possible confrontation avec Lucas. Heureusement pour moi je ne l'avais pas encore croiser et lorsque j'entendais du bruit dans le couloir je faisais le moins de bruit possible pour faire croire à une absence. Mes parents se doutaient de quelque chose qui n'allait pas mais je refusais catégoriquement de leur parler de mon nouveau voisin. Ils seraient capables de venir jusqu'à New York pour faire expulser Lucas à coups de battes de base-ball, ce qui d'un certain point de vue, serait plutôt amusant.
J'étais à présent devant mon ordinateur et je cherchais si il y avait des concerts intéressants, prochainement à New York. J'avais un grand besoin de me changer les idées et il n'y avait rien de mieux que les concerts pour cela. Même s'il ne se déroulerait que dans plusieurs mois, la perspective d'un concert à venir était toujours euphorique. Je m'arrêtais sur une page où était inscrit le nom un groupe de rock que j'adorais, 30 Seconds To Mars. Oui, j'ai beau vouloir travailler dans le monde des comédies musicales, j'aimais écouter toute sorte de style de musique.
J'allais me renseigner sur les dates de leur tournée lorsqu'on frappa à ma porte. Aussitôt je me figeai. Qui était-ce? Ma musique était allumé et il y avait de grande chance qu'on puisse l'entendre à ma porte, impossible de se faire passer pour absente. Avec un grand soupir je me levai et me dirigeai vers la porte d'entrée tout en recoiffant mes cheveux couleur lavande, anciennement blonds.
Juste avant d'ouvrir je me repassai les règles dans ma tête : Si c'est Lucas, n'oublies pas. Sois forte. Ne faiblis pas comme la dernière fois. Redeviens cette Lorell sûre d'elle. Ce n'est pas un idiot comme lui qui doit te faire perdre toute confiance en toi. J'ouvris alors la porte et découvrit Lucas. Il avait les cheveux mouillés, il venait surement de prendre sa douche. Je sentais l'odeur de son gel douche, ce qui était plus qu'attirant. J'essayais de ne pas penser au fait qu'il était irrésistible ainsi et en prenant un air ennuyé lui demandai : << Qu'est-ce que tu veux? >>

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Ah oui…venir frapper chez Lorell était une bonne idée mais ça aurait été encore mieux si j’avais quelques choses de précis à dire ou à demander. Si je lui sortais l’excuse du sucre je suis sûr qu’elle m’aurait frappé. Il faut dire qu’elle était déstabilisante, bien loin de la jeune fille que j’avais connu… ou alors était ce moi qui avait changé, en tout cas je ne sais pas à quel moment j’ai perdu ce qui avant était des couilles. Ce n’était pas la même chose de parler a une personne sans importance et a une autre avec qui on ne veut pas tout planter.
_J’allais commander ou préparer quelque chose et j’aimerai que tu acceptes de manger avec moi.
Je tentais de cacher ma nervosité, merde soit un homme Lucas ! Je plongeais mes mains dans les poches de mon jean et je savais déjà que sa réponse serait un énorme non, ce qui n’étais pas très étonnant mais bon je devais tout de même lui demander…alors je ne me dégonflai pas et me prépara mentalement a stopper la porte si jamais elle venait à me la claquer au nez.
_Tu accepterais de…diner avec moi ?
Mon regard rencontra ses grands yeux bleus, ils me fixaient certes avec duretés mais ils ne cachaient qu’une part de ce mur de glace que Lorell avait créé, ils pouvaient à tout moment trahir son assurance. Maël c’était foutu de moi lorsque je lui avais répondu qu’il reconnaîtrait Lorell à ses yeux uniques, il m’avait longuement regardé comme si j’étais fou avant d’éclater de rire ce soir-là, il m’avait mis un coup d’en l’épaule avant de me demander combien de roman de Jane Austen j’avais lu pour acquérir ce genres de conneries à dire aux filles. Mais il avait finalement admis que j'avais raison. En parlant de lui je devais lui demandé de stopper la mission infiltration qu'il s'était presque attribué seul, si Lorell venait a l'apprendre ça ruinerait encore plus mes chances.

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Je me demandais bien ce qu'il allait me dire cette fois-ci et je fus plus que surprise lorsqu'il me demanda de dîner avec lui. C'était une blague n'est-ce pas? J'attendis quelques secondes qu'il me l'annonce mais il semblait très sérieux. Aurait-il oublier notre dernière conversation? << Pardon? >> demandais-je encore décontenancée par cette proposition. << T'es pas sérieux? Tu te rappelles que tu étais censé m'éviter comme je te l'avais dis? >> Il y avait vraiment quelque chose qui clochait. Lucas n'aurait jamais insisté autant pour reconquérir une personne. A moins qu'il soit vraiment désespéré, mais deux choses me faisaient croire le contraire : même désespéré il ne l'aurait pas fait et il n'avait en rien perdu son physique d’Apollon. Il devait réellement être sadique pour insister ainsi. Le temps où je souffrais par sa faute devait lui manquer. Finalement, je devrais peut-être appeler mes parents.
Seulement ma curiosité me tenaillait et je voulais absolument savoir les vraies raisons de sa venue à New York. Je devais le savoir coûte que coûte. Et ce n'était pas en l'évitant que cela allait arriver. Les temps ont changés, pourquoi ce ne serait pas à mon tour de jouer? << Mais c'est d'accord. >> J'allais surement le regretter. Je regrettais déjà d'avoir fait sa rencontre.
J'allai éteindre mon ordinateur et enfilai mes chaussures. Pas besoin de prendre quoi que ce soit allant simplement dans l'appartement d'en face. Je sortis dans le couloir et refermai la porte à clé de mon appartement. << Je te suis. >>

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L’éviter ? Non certainement pas, je l’avais fait pendant une semaine le temps de lui laisser assimiler ma venue à New York mais je n’avais jamais eu l’intention de faire comme ci elle n’était pas la. J’étais là pour me battre, je lui avais dit…seulement elle ne semblait toujours pas me croire. Je savais que ma proposition de l’enchantait pas, elle m’observait avec soupçon semblant peser le pour et le contre. J’étais sur le point de répliquer, de toute façon si elle refusait maintenant je reviendrai le lendemain ou le jour d’après avec autre chose mais elle me tourna le dos en lâchant le plus banalement possible « D’accord. »
Ça avait été plus simple que ce que j’imaginais, pas de nom d’oiseau, ni de mitraillette dans le regard. Déstabilisante en effet. Je l’observais me tourner le dos pour aller éteindre son ordinateur et enfiler ses chaussures, puis elle revint vers moi et referma la porte de son appartement attendant maintenant que je l’invite à entrer. C’était inespéré alors je me ressaisis rapidement et lui offrit un sourire. Je me décalai sur le côté pour la laisser passer devant puis ferma la porte derrière nous.
_Installes toi, est ce que tu veux boire quelque chose ?
Je pris place derrière le comptoir de la cuisine et elle resta quelques instants justes plantés dans l’entrée, semblant hésité entre partir maintenant ou rester. J’avais été tellement étonné la première fois que je l’avais revu que j’avais à peine remarquer la nouvelle couleur de ses cheveux et d’ailleurs je n’avais pas pris le temps de la regarder ainsi. Tandis que ses yeux parcouraient mon appartement moi je l’observais elle. Deux ans presque trois étaient passé et même si a l’époque elle n’avait déjà pas l’air de n’avoir que 17 ans aujourd’hui elle faisait plus femme, son corps avait changé et les traits de son visage également, elle avait mûri autant caractériellement que physiquement. Elle avait toujours été belle et elle l’était encore plus maintenant. Je me raclai la gorge avant qu’elle ne me surprenne entrain de détailler sa taille fine ainsi que ses hanches parfaites certainement encore pile adapter a la taille de mes mains et je repris la parole.
_Qu’est-ce que tu veux manger ?

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Je constatai que ma réponse positive l'avait déstabilisé et le temps que je me prépare il n'avait pas changé d'expression. Il semblait abasourdi et semblait se demander si c'était une blague. C'était plutôt marrant à voir et l'effet que j'avais donné me plu assez. Une fois de retour auprès de lui il me sourit, ravie de ma décision. << T'emballes pas. >> lâchais-je indifféremment en entrant chez lui. Il m'invita à m'installer mais j'hésitai encore. Je ne savais toujours pas si j'avais bien fait de venir ici. Devrais-je partir immédiatement? Ce serait le plus intelligent à faire. Allez savoir pourquoi, je décidai de rester cependant et me mise à observer son appartement. Je ne savais pas si c'était du fait de son emménagement récent mais son appartement était bien rangé. A l'époque, il y avait souvent des affaires qui traînaient un peu partout et il m'était arrivé de trouver des sous-vêtements féminins. Bien sûr je lui trouvais toujours une excuse. A cette pensée je levai les yeux aux ciels du fait de ma naïveté de l'époque.
Lucas se racla la gorge, me sortant de mes pensées et je m'installai finalement à sa table. Je me décidai à répondre à sa première question. << Quelque chose sans alcool. Je tiens à garder pleinement conscience. >> Ce qui signifiait clairement qu'il n'avait aucune chance de m'avoir cette fois-ci. Il me demanda ce que je voulais manger. << Tu as quoi à me proposer? >> A chaque fois que je m'adressai à lui, j'adoptai un ton ennuyé avec une pointe de mépris. Et croyez le ou non, cela me venait tout naturellement. Comme si j'étais programmé pour m'adresser à lui de cette manière.

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Je ne m’emballais pas…enfin un peu tout de même, mais j’avais une bonne raison, il y a un mois je n’avais aucune idée de l’endroit où elle se trouvait, il y a une semaine elle avait fini par me laisser seul dans le couloir et aujourd’hui elle acceptait de manger avec moi et donc techniquement de me donner une chance de continuer a me racheter mais si ça ne mènerait pas plus loin.
_ Je n’ai pas l’intention d’abuser de toi si c’est ce qui t’inquiète,dis-je avec un léger sourire en ouvrant le frigo.
Je sortis une canette de soda que je déposai sur le comptoir et une bouteille de bière. Dorénavant je ne buvais que très rarement quelque chose de plus fort, du moins je savais me limiter. J’avais eu quelques problèmes avec l’alcool il y a quelques années et un peu encore après la mort de ma mère, on ne m’y reprendrait pas.
C’était déconcertant, elle était assise a quelques pas de moi mais elle me semblait à des kilomètres, froide et distante j’avais la sensation qu’elle scrutait mes moindres pas attendant patiemment que je merde sur un point…En même temps la plupart des femmes sont ainsi. Non je ne suis pas macho, je suis réaliste mais bon dans ce cas présent il est clair que je n’ai pas droit à l’erreur… j’ouvris un placard constant qu’il n’y régnait qu’un paquet de pâte, une boite de gâteaux à l’orange franchement immonde et un pot de mayonnaise…ainsi que du liquide vaisselle, pas le droit à l’erreur ai-je dis ? Il semblerait que j’ai merdé sur ce point. La prochaine fois que j’inviterai quelqu’un à dîner je vérifierai mes placards avant pour éviter ce genre de soucis. Je saisis les boissons et mon portable avant de venir m’asseoir.
_Et si on commandait quelques choses ? Sauf si tu aimes les pâtes a la mayonnaise avec un peu de liquide vaisselle…je te montrerai mes talents de cuisiné tout neuf une autre fois si tu acceptes.

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J'eus une envie de meurtre lorsque je vis le petit sourire qui avait accompagné sa phrase qui était censée me rassurer. Je trouvais cela très déplacé et irrespectueux de sa part d'avoir sourit à la pensée de ce qu'il faisait par le passé. Mais cela ne m'étonnait pas. J'avais juste la confirmation de ce que j'avais soupçonnait jusqu'ici. Si il croyait qu'il m'aurait, il pouvait bien se mettre le doigt dans l'oeil. Vivement la fin de cette soirée.
Je l'observai et le vit ouvrir un placard visiblement vide. La bonne nouvelle est qu'au moins il ne pourra pas m'empoisonner en cuisinant. Il vint s'asseoir en face de moi avec des boissons. << Il n'y aura pas d'autre fois. >> répondis-je lorsqu'il me proposai de me montrer une autre fois, si je l'acceptai, ses talents culinaires. Je n'avais qu'une hâte et c'était de rentrer chez moi alors je n'allais certainement pas renouveler cette erreur de ma part.
Le fait qu'il soit en face de moi me déplaisait. Je ne pouvais nier l'attirance que j'avais toujours eu pour lui. Ses yeux bleus/gris avaient toujours ce pouvoir hypnotisant sur moi. Pour m'en détacher donc, je sortis mon nouveau portable, ce dernier acheté par Lucas, et cherchai au hasard quelque chose pour m'occuper, illustrant mon ennui d'être ici. A lui de faire la conversation.

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Je savais que ça ne serait pas simple, je l’avais su lorsque j’avais pris conscience de mes actes. Mais visiblement je n’avais pas complètement compris tout le mal que j’avais pu lui faire. Sa réplique me refroidi un peu, je pensais pouvoir parvenir peu à peu à lui faire comprendre que j’étais différent mais en réalité il fallait surtout que moi je comprenne que c’était peine perdu.
Je l’observais jouer avec son portable d’un air indifférent, elle était magnifique…mais elle n’était plus la Lorell que j’avais connu, c’était certainement de ma faute et en un sens une bonne chose, elle ne se ferait plus avoir par un mec comme moi, mais en perdant sa naïveté elle avait aussi perdu son sourire constant. Oui j’avais été un connard et c’était peu dire, mais nous n’avions pas vécu que mes infidélités et mes mensonges, nous avions également quelques bons moments, le début de notre relation avait pas été si chaotique. Je fus perdu dans mes réflexions pendant quelques instants, le temps de réaliser que même si je voulais me battre pour elle quoi que je dise elle ne m’écouterait pas. Au roi du silence elle était imbattable et ce silence commençait à être pesant, il était évident qu’elle n’avait pas du tout envie de rester ici.
_Pourquoi as-tu accepté de passer du temps avec-moi si tu ne veux ni me parler, m’écouter ou me voir ?
Au moins j’avais brisé le silence… mais ne m’attendant pas vraiment à avoir une réponse, je me levai de ma chaise et enfilai ma parka.
_Très bien, vas chercher ta veste. Puisque je n’ai droit qu’a une seule chance, je t’emmène diner dehors.

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J'allai au hasard sur mon portable. A vrai dire je ne m'y concentrais pas réellement. Je sentais son regard posé sur moi. J'osai lever le regard rapidement et constatai qu'il était dans ses pensées. Je me demandais bien à quoi pouvait-il penser. Au déroulement de la soirée qu'il espérait voir arriver? Probablement. Il décida de rompre le silence par une question qui, malheureusement, avait du sens. << C'est pas moi qui essaye en vain de me racheter pour les erreurs du passé. >> répondis-je en croisant son regard. Je ne suis pas sûr qu'il est pris le temps d'écouter ce que je venais de dire car il se leva et mis son manteau en me disant qu'il m'emmenait dîner à l'extérieur puisqu'il n'avait qu'une seule chance. Je soupirai et me levai brutalement. << Qu'est-ce que cela va changer que nous mangions ce soir ensemble? Tu veux savoir pourquoi j'ai accepté de te voir ce soir? Très bien. Ce n'est pas une surprise. Je veux que tu me dises clairement pourquoi tu es ici. Pourquoi tu es à New York et pourquoi tu recommences ton petit jeu d’antan. C'est quoi ton problème à la fin? Qu'est-ce qui est arrivé à Lucas Lane? Celui qui repoussait la collante petite Lorell follement amoureuse de lui? T'étais un connard alors pourquoi aujourd'hui tu aurais changé? >> m'exclamai-je avec colère.

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Je terminais d’enfiler mon manteau, tournant le dos a Lorell, lorsque sa chaise recula bruyamment et qu’elle éleva la voix, exigeant des réponses. Je me tournai vers elle, surpris par ce revirement de situation. Je marchais sur des œufs depuis le début de la soirée car elle semblait ne rien vouloir savoir. Mais nous y étions et je l’écoutais vider son sac de questions avec colère. Ses questions étaient légitimes mais je ne savais pas vraiment par où commencer. Et avant même que je n’y réfléchisse les mots sortirent tout seuls.
_Je t’aime.
Je suis la parce que je t’aime et que je l’ai enfin compris, j’ai été un connard avec toi mais tu es resté parce qu’a cette époque tu m’aimais alors maintenant je reste parce que je t’aime. Tu voulais que je te dise clairement pourquoi je suis là, tu as ta réponse. Je sais que tu ne me crois pas sauf que je ne sais pas comment te le prouver, alors je t’invite à dîner et j’essaye de te montrer que j’ai changé…Oui j’ai toujours d’innombrables défauts, mais je ne suis plus ce salaud infidèle, impulsif qui ne se souciait d’absolument personne.
Je ne pouvais pas être plus clair ou plus honnête, finis les longs discours… Ces mots je ne les avais prononcé que très peu de fois dans ma vie et toujours à la même et unique personne. Mais la ils m’avaient échappé, je les avais sur le bout de la langue depuis que je l’avais revu. J'aurai voulu les garder pour plus tard mais je n'étais pas sur qu'il y est un plus tard, alors même si elle ne me croyait pas, elle devait savoir.

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Pourquoi m'avait-il dit ça? Pourquoi m'avait-il dit qu'il m'aimait? Il ne l'avait que très peu dit par le passé et il l'avait toujours dit avec beaucoup de difficulté. Avait-il changé sa tactique de drague? Il n'avait jamais aimé que les femmes restent accrochées à lui alors c'était précisément le genre de chose qu'il évitait de leur dire. Il devait vraiment vouloir "m'avoir" sur ce coup-là. Il savait que je ne serais plus aussi facile à attraper qu'il y a quelques années. Mais me voulait-il pour une seule nuit ou pour une réelle relation? Il me faisait croire la deuxième option mais j'optais toujours pour la première. Si ce qu'il disait était vrai, il y avait surement eu quelque chose qui l'avait poussé à me retrouver. << Il y a du avoir un déclic. Jamais tu n'aurais eu une soudaine illumination qui t'aurait dit de me retrouver. C'est pas claire ton histoire. Et d'ailleurs comment as-tu su que j'étais à New York? Tu ne savais même pas dans quelle université je comptais aller.>> Oui c'était un grand mystère pour lui je pense. Savait-il que la musique était et a toujours été ma passion? Je commence à me poser la question.

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D’un geste nerveux et automatique je passais ma main dans mes cheveux puis me frottais la nuque en soupirant. Ça ne répondait pas à tout mais je ne voulais pas évoquer la mort de ma mère. Même si c’était il y plus d’un an et que j’étais parvenu à canaliser ma rage, rien que le fait d’y penser m’étais difficile. C’était un sujet qui aurait surement pu me rendre instable, bien que ce soit la réponse au déclic. Et je ne voulais pas non plus lui expliquer que j'avais été contraint de voir un psy. J’évitais donc la première partie du sujet, répondant seulement à sa question.
_ J’ai fait quelques recherches, j’ai demandé à presque tout l’Indiana et on m’a dit que tu étais parti étudier à New York. Puis je me suis rappelé que tu chantais souvent presque tout le temps même et parfois sans t’en rendre compte, un jour tu m’avais aussi parlé de la Nyada…c’était la seule piste que j’avais alors, j’ai tenté le coup et je suis venu à New York.
Je n’évoquais pas la participation de Maël qui, quelques mois avant que je n’emménage, c’était inscrit à la Nyada et avait vérifié par la même occasion si Lorell y était. Cette histoire finirait par me retomber dessus mais pas maintenant…et puis il s’était presque attribué seul cette mission espionnage. Ca faisait pas mal de sujets que je n’avais pas abordé dans cette histoire… mais ça ne comptait pas pour un mensonge, si ?

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Il sembla légèrement indécis sur sa réponse car je le vis soupirer. C'est donc sans surprise que je l'écoutai ne répondre qu'à ma deuxième question. Quel était ce déclic? Il y en avait-il au moins un? Si c'était de la supercherie il n'y en aurait pas. Mauvais point pour lui encore.
A propos de ses recherches il me répondit qu'il avait demandé à tout l'Indiana et qu'il s'était rappelé pour NYADA ce qui m'étonna grandement. Soit il s'était bien renseigné soit il s'en souvenait réellement... << Tu t'en ai souvenu? Cela m’impressionne. Et à propos du déclic : comment veux-tu gagner ma confiance si tu n'es pas honnête envers moi? >> Je me rendis compte de la stupidité de ma question. Lucas honnête? Ce serait demander la lune. << Oh et puis laisse tomber. Je sais que c'est une perte de temps. >> lâchais-je en me dirigeant vers la porte dans l'intention de rentrer chez moi.

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J’allais lui dire qu’évidemment je m’en souvenais, que nous n’avions pas que vécu des mauvais moments même si ils étaient plus nombreux que les bons mais elle ne me laissa pas le temps de répliquer s’éloignant vers la porte d’entrée, prête a partir en claquant la porte avant même que je ne réalise pourquoi. Mais je devais l’arrêter maintenant, si elle partait je n’aurais pas de nouveau la chance de m’expliquer.
_J’ai dû voir un psy pendant presque un an. Et elle m’a aidé à prendre conscience de mes actes, de mes sentiments et à me débarrasser de mes vieux démons qui me poussaient à refuser tout ce qui s’approchait de l’amour. Puis un jour elle m’a fait remarquer que je parlais beaucoup de toi et j’ai compris que je ne faisais pas que parler de toi mais que je pensais aussi à toi constamment.
Je n’avais pas plus d’explication pour décrire ce déclic, ça c’était fait comme ça, j’avais juste pris conscience que peu de personnes comptaient pour moi et qu’elles pouvaient disparaitre du jour au lendemain, alors j’avais tout fait pour la retrouver.

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Je me dirigeai vers la porte d'entrée prête à partir mais je m'arrêtai pour écouter ce qu'il avait à me dire. Je me tournai vers lui alors qu'il m'expliquait qu'il avait vu un psychologue pendant une année. Il ne fait que de me surprendre aujourd'hui! Lucas chez un psychologue? Cela semblait irréel. Mais il manquait un élément dans cette histoire. Pourquoi y était-il allait? Jamais il n'y serait allé sans raison. Rien que par orgueil il ne l'aurait pas fait. << Qu'est-ce qui t'a poussé à y aller? Je te connais et je sais que tu ne t'es pas réveillé un matin en te disant "mince j'ai été un connard toute ma vie, peut-être que voir un psy me ferait du bien"! >> Je savais que c'était méchant ce que je disais mais il savait aussi bien que moi que c'était la pure vérité. Je tenais à savoir tout. Même si je le poussais à bout je voulais tout savoir, qu'il en ait envie d'en parler ou non.

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Bon d’accord cette remarque je l’avais mérité et je devais m’attendre à cette question, mais bon sang elle était têtue. Je ne pouvais pas espérer qu’elle ne demande pas d’explication alors que je venais de lui dire que j’avais été contraint de voir un psy. Je n’avais pas du tout envie de répondre à ça, le dire à voix haute c’était voir la réalité en face et à ce sujet-là j’en étais presque incapable.
_J’ai été à plusieurs reprises arrêtés pour état d’ébriété sur la voie publique alors après une énième soirée en salle de dégrisement on a contacté un juge qui a ordonné que je suive une psychanalyse, c’était ça ou une incarcération de plusieurs mois dès le prochain faux pas.
Je tournais autour du pot encore une fois et en plus cette part d’explication était loin d’être glorieuse. Je m’attendais déjà à ce qu’elle s’exclame que je n’avais donc pas changé pour parvenir a me mettre dans un tel etat mais je repris la parole avant qu’elle ne le fasse.
_Ma mère est décédée du jour au lendemain, il y a un peu plus d’un an, c’est suite à ça que j’ai dégénéré encore plus et que j’ai dû voir un psy. J’ai eu beaucoup de mal à accepter sa…mort. Je n’ai pas d’autre réponse Lorell, je ne sais pas exactement pourquoi j’ai tout a coup réalisé que j’avais besoin de toi. Alors je n’ai pas vraiment d’explication à te donner mais je peux t’affirmer, te jurer que tout ça m’a changé définitivement, que je ne suis pas là pour seulement m’amuser a te faire du mal.

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Il sembla exténué par mon obstination. Je le regardais droit dans les yeux attendant une réponse avec une détermination que rien ne pourrait entaché. Et puis je ne lui laissais pas beaucoup de choix. Soit il m'avouait tout, soit je partais et je ne lui donnais pas de deuxième chance.
Il décida de me répondre et m'expliqua tout à propos de ses problèmes d'alcool mais surtout la raison pour laquelle ses problèmes avaient empirés. Sa mère était décédée. La seule femme à laquelle il n'avait jamais fait de mal. Je me rappelai de l'attachement qu'il lui portait et ce fut une des choses pour laquelle j'étais tombée amoureuse de lui. Ma famille m'est très importante alors j'avais compris cet amour qu'il avait pour sa mère. << Je suis désolé. >> dis-je doucement. D'une voix hésitante je continuai : << Je comprend mieux maintenant. Je veux bien te croire sur cela. Mais... Je ne suis pas encore sûre de tes intentions envers moi alors... Si tu veux gagner à nouveau ma confiance il faudra du temps. >> Je ne pense pas qu'il utiliserait sa mère comme alibi, il n'irait pas jusque là. Du moins je l'espérais.

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Je savais qu’elle était vraiment désolée. Elle avait déjà rencontré ma mère par le passé et même si ça n’était pas arrivé des milliers de fois je savais que ma mère avait le don de se faire apprécier d’un sourire. D’ailleurs à l’époque elle m’avait coincé dans la cuisine, m’avait scruté de son regard perçant avant de dire « Elle me fait penser à moi…à moi quand j’ai rencontré ton père. N’agis pas comme lui. » Raté. Je n’adressai a Lorell qu’un bref signe de tête pour la remercier, je ne voulais pas m’éterniser la dessus, les souvenirs remontaient déjà. Son changement de sujet me soulagea et je la laissai poursuivre pour ensuite répliquer automatiquement a la fin de sa phrase.
_Je suis prêt à attendre.
C’était certain j’allais attendre, à part ne faire aucun faux pas à partir de maintenant je ne pouvais rien faire de plus, je lui avais tout dis…même ce que je ne pensais ne jamais dire avec sincérité à une autre femme que ma mère. Même si je n’avais pas eu envie de lui parler de tout ça maintenant que c’était fait je réalisais que ce n’était pas une mauvaise chose.
Aucun de nous n’avais bougé d’un pouce, elle était toujours prêt de la porte, la main sur la poignée prête a partir à n’importe quel moment.
_Tu sais même si il n’y aura pas d’autre fois pour toi, je te réinviterai a dîner et cette fois ci je préparerai mieux les choses. De toute évidence je ne suis pas encore très doué pour ça. Dis-je avec un léger sourire en venant m'appuyer contre la table.

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Come break me down, Bury me, I am finished with you

Lorell ∞ Lucas

Je comprenais pourquoi il n'avait pas voulu me dire à propos de sa mère au début. J'avais failli perdre mon père à une époque et il m'était très difficile d'y penser mais surtout d'en parler. A cette époque j'avais rencontré Lucas et il m'avait réconforté, bien que ce ne fut au final par pour de bonnes intentions...
Il était prêt à attendre. Bien. C'est ce qu'il me fallait, du temps. Je ne devais pas me précipiter pour savoir si ses sentiments étaient vrais ou non. Cela faisait un peu plus de deux ans que je ne donnais que très peu ma confiance aux gens et la redonner à celui par qui tout avait commencé n'allait pas être facile. Je lui laissais sa chance et ce même si je ne devrais pas. Mes proches seront très certainement contre cette décision mais c'était à moi de régler cette affaire.
Il ajouta qu'il continuerait de m'inviter peu importe si je lui laissai sa chance ou non. En promettant bien sûr d'être mieux préparé. << D'accord... Et bien on remet ça à un autre jour alors. Je ne pense pas que ce soir soit le meilleur moment. Je te laisserais une autre chance alors ne la gâches pas. >> Je ne voulais pas rester avec lui ce soir. J'avais besoin de réfléchir. Il y a quelques secondes, lorsque j'avais vu sa douleur à la pensée du décès de sa mère j'avais revu la seule part de sincérité chez lui à laquelle je ne doutais pas. Cela avait suffit pour me convaincre d'une chose : j'avais toujours des sentiments à son égard. Malgré ces dernières années qui avaient passés, je n'avais pas réussi à tourner la page.

Code by Silver Lungs

Lorell & Lucas

Tell me what you want to hear...

Je n’allais pas m’applaudir et me féliciter mais j’avais l’impression d’être parvenu a faire un grand pas. J’espérais juste que ce n’était pas par pitié qu’elle avait accepté de remettre ça à un autre jour mais j’en doutais fortement, d’ailleurs cette idée ne m’effleura qu’une demi seconde avant que je ne l’élimine. Je ne voulais pas me faire trop de fausses idées mais en un sens le fait qu’elle m’accorde une seconde chance prouvait que tout n’était pas fini, si je ne bousillais pas tout ça mènerait peut être encore plus loin. Il fallait donc y aller doucement, j’attendrai et prendrai le temps qu’il faudra. Je m’approchai de la porte d’entrée et donc de Lorell par la même occasion ruinant la distance entre nous.
_Très bien. Est-ce que tu acceptes que je te raccompagne jusqu’à ta porte ?
Demandai-je en plaçant ma main sur la poignée, effleurant ses doigts au passage par inadvertance. Après tout n’importe quoi pouvait arriver entre les deux mètres qui séparaient nos appartements… Non, je n’avais pas de mauvaises intentions. Je retardai juste l’instant où je la verrais disparaitre derrière sa porte, parce que même si je savais qu’elle me laisserait une autre chance et que de toute façon je la reverrai, je n’étais pas sûr que ça arrive de sitôt, parfois avoir besoin de temps prends vraiment beaucoup temps.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Come break me down, Bury me, I am finished with you

Lorell ∞ Lucas

Il accepta sans broncher. Il ne semblait pas désespéré par mon besoin de temps ce que j'appréciais. Autrefois il ne voulait pas perdre de temps avec moi. Je n'étais qu'un détail dans sa vie. Aujourd'hui il m'accordait un peu plus d'attention. L'espace d'un instant, l'ancienne Lorell refit surface et je me surpris à imaginer ce que ma vie deviendrait si Lucas était sincère et si cela se terminait par me remettre en couple avec lui. Mais je chassai rapidement cette idée.
Il me rejoignit et me demanda si je le laisser me raccompagner, tout en posant sa main sur la poignée effleurant ainsi la mienne que j'écartai rapidement. << Bien sûr. >> Il ouvrit la porte et nous sortîmes de son appartement pour nous retrouver dans le couloir. << Bon, à la prochaine alors. >> dis-je en ouvrant ma porte avant de m'engouffrer à l'intérieur de mon appartement. Une fois la porte fermée je poussai un grand soupir.
Devrais-je prévenir mes parents? Ils n'accepteraient très certainement pas ma décision et seraient capables de venir à New York pour s'expliquer avec Lucas. Non il ne fallait pas que je leur dise maintenant. J'avais cependant besoin d'en parler à quelqu'un. Je sortis mon portable et décidai d'appeler April bien qu'elle serait capable de commettre un meurtre.

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Lorell // Tell me what you want to hear...

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