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 Si le dégout de la vie s'installe en toi...

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AuteurMessage
Phoebe L. Parker
FondatriceI learn to live half alive...
Phoebe L. Parker

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✿ Nous a rejoint le : 15/09/2012
✿ Humeur : Is it over yet ? Can I open my eyes ?
✿ Citation du moment : There's gonna be good things and there's gonna be bad and the best way to overcome the bad is to just not let anybody... rain on your parade and to just keep going. Now I look and I say, you know... that nothing is impossible. ▬ Lea Michele
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Si le dégout de la vie s'installe en toi... Empty
MessageSujet: Si le dégout de la vie s'installe en toi...   Si le dégout de la vie s'installe en toi... I_icon_minitimeDim 28 Oct - 17:34


Phoebe



Ҩ « Puis il accueillit la mort comme une vieille amie qu'il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie. » J. K. Rowling


New York. Je viens tout juste d'arriver. C'est la ville où j'ai toujours voulu être, depuis toute petite. Mais aujourd'hui, peu m'importe où je suis. J'ai perdu mes parents, voilà tout ce que je sais. Ils sont mort, et moi non. Pourquoi ? Pourquoi moi et pas eux ? Telle est la question à laquelle je cherche une réponse depuis maintenant deux semaines. Question qui, évidemment, reste sans réponse. Mais je ne veux pas vivre. Mon coeur saigne depuis leur disparition, j'ai l'impression qu'une part de moi m'a été violemment arrachée, comme si j'avais un trou béant au niveau de la poitrine, un trou qui ne cicatrisera jamais, un trou qui ne sera jamais plus comblé. Je ne veux pas vivre avec cela, je ne veux pas garder ces souvenirs atroces, les dernières images de mes parents, je ne veux pas avoir à me souvenir de l'état de ma mère avant sa mort, je ne veux pas me poser des questions sur la raison pour laquelle nous avons pris la voiture, d'autant que ces questions resteront à jamais sans réponse. Je ne veux pas avoir à me sentir coupable, parce que c'est bel et bien de ma faute si ils sont mort puisque c'est moi qui ai voulu savoir. Alors non, je ne veux pas vivre. Je ne manquerai à personne, personne ne souffrira par ma faute. Une idée me trotte dans la tête depuis quelques jours. Le suicide. Oui... oserais-je seulement le faire, ou suis-je trop lâche ? Non, j'en serai capable, je sais ce que je veux faire.

• • •

Je sors, seule. Il fait nuit, le moment parfait pour moi. Je dois retrouver quelqu'un. Un homme. Non, ce n'est pas ce que vous croyez. J'ai juste besoin de la drogue qu'il va me fournir. Il pense que je vais juste me shooter un bon coup, il ne sait pas que cette drogue sera en fait ce qui me permettra de quitter cette vie. Je marche à travers la ville, pour rejoindre Manhattan. Central Park précisément. Là où je dois le retrouver. J'arrive dans un coin sombre, je sais qu'il est là.
-Voilà l'argent.
Je sors la liasse de billet que je lui tend. Il le prend, recompte, et me donne la drogue. Du GHB. Aussi appelée " la drogue du violeur ". A forte dose, on peut en mourir. C'est facile. Rapide. Je décide de ne pas retourner chez ma tante, ce n'est pas nécessaire. Je vais sur un banc et fait ce que j'ai à faire. Il suffit d'un rien. Un simple gramme en trop, et voilà que je m'écroule. Mais je sais déjà que je me suis ratée, je ne suis pas morte, je suis seulement dans le coma. Et je dois trouver la sortie. Du moins je crois. Je ne sais pas, je ne sais plus. La seule chose que je sais, c'est que quelque chose me refuse la mort. Suis-je destinée à souffrir ? Je le crois... Comme les grandes stars de Broadway. Elles ont souffert, et se sont servies de leur souffrance dans leurs chansons, c'est pour cela qu'elles nous touchent si profondément. Est-ce pour cela que je dois vivre ? Suis-je destinée à devenir une star ? A réaliser mon rêve ? Etait-il pour autant nécessaire pour moi d'en passer par là ?

• • •

Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas ce qui se passe, je sens de l'agitation autour de moi mais je ne comprend pas pourquoi. J'essaye d'ouvrir les yeux. Impossible. Je m'obstine et continue. J'y parviens enfin. Je suis dans un lit, encore. Des infirmières autour de moi, et ma tante également, les larmes aux yeux. Les larmes me montent aux yeux, je ne me rappelle que trop bien la dernière fois que j'ai été dans ce genre d'établissement.
-Que.. qui est mort ?
Voilà la première phrase qui me viens. Je ne sais pas pourquoi je suis là, mais je me demande de suite quelle catastrophe est arrivée. Enfin je me souviens. J'ai tenté de me tuer, personne n'est mort, mais moi j'ai bien failli y rester. Je vois le visage de ma tante. Elle est en panique, et en larmes aussi. Je vois à son visage qu'elle se sent coupable. C'est à moi de me sentir coupable à présent. En tentant de me tuer, j'ai pensé ne faire de mal à personne. Mais ce n'est visiblement pas le cas, j'ai causé une souffrance supplémentaire à celle qui est la mienne, et c'est ma pauvre tante qui en paye les pots cassés. Je me suis montrée bien égoïste, voulant quitter une souffrance tout en l'infligeant à d'autre.
-Je suis désolée...
Je lui tend les bras, laissant couler une larme. Elle se blottit contre moi, je la console du mieux que je le peux, mais comment faire ? Je n'ai trouvé aucune manière de me réconforté face à tous ces évènements, je ne peux lui venir en aide. Un docteur entre et demande à parler à ma tante, seul à seule. Elle le suit dehors, et ils parlent. Aucun ne se doute que je vais écouter, car oui, je veux savoir. Le docteur lui suggère de m'interner, ne serait-ce que quelques temps, histoire que je me remette de tous ces évènements. Il tente de la convaincre, et je sens le moment où elle va accepter. Mais elle ne le fait pas. Je lui en suis reconnaissante, bien plus qu'elle ne se l'imagine. Qu'importe mon mal être, je dois vivre. Pour elle. Elle est la seule famille qui me reste désormais.



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