La matinée avait été... stressante. Par bonheur, j'avais trois bonnes heures à tuer avant d'avoir mon prochain cours, qui serai par ailleurs, le cours de chant, donc j'avais largement le temps de me changer les idées, et de déstresser. Chacun à son remède contre le stresse, le mien c'est soit le chant, soit le travail. Dans la mesure où j'avais trois heures devant moi, je pourrais sans doute faire les deux, m'avancer dans le travail que j'avais à faire, et me rendre à l'auditorium afin de répéter la chanson que j'avais l'intention de présenter face à ma classe. Je me rendis donc directement à la bibliothèque, jouant des coudes pour réussir à passer. Une chose que je déteste par dessus tout, c'est la foule d'élève agglutinée là où on on peut passer, à croire qu'ils n'ont absolument rien de mieux à faire. Alors à chaque fois c'est la même chose, on met trois heures ( bon j'exagère un peu mais vous me comprenez ) pour atteindre la destination voulue. Lorsque j'arrivais par miracle à atteindre la bibliothèque, je me dirigeais vers les ordinateurs, m'appliquant à faire le moins de bruit possible, car avec le silence qui régnait dans la salle, le moindre petit bruit s'entendait plus que de raison. J'arrivais donc au niveau des ordinateurs et lâchais un petit soupire en voyant qu'ils étaient presque tous pris. J'en repérais un toutefois qui était libre, un peu plus loin. Je m'approchais donc et déposais mes affaires, ne faisant pas trop attention à la personne qui se trouvait à côté. Sans le vouloir, je percutais la chaise de la personne avec la mienne, je m'en excusais aussitôt. Puis j'allumais le PC et me connectais à ma session. Une fois tout cela fais, je tournais la tête vers ma voisine, sentant un regard posé sur moi. Bizarrement, ce visage ne m'était pas totalement inconnu... D'où connaissais-je cette jeune fille ? J'allais détourner le regard, ne voulant pas me montrer impolie, lorsque cette dernière pris la parole.
-Hey ! Dis, on se connaît non ?
Donc... ce n'était pas qu'une simple impression. La jeune femme avait également l'impression de me connaitre, mais ni l'une ni l'autre ne nous souvenions d'où et de quand précisément.
-A dire vrai j'ai cette même impression, répondis-je en souriant.
Je continuais de fixer ma voisine malgré moi, tentant de faire appel à mes souvenirs. Comment la connaissais-je, et surtout, pourquoi ne me rappelais-je pas le nom de cette personne, ni même les circonstances dans lesquelles nous nous étions rencontrées ? Puis il y eu un déclic. Effectivement, je connaissais bien cette jeune fille, quand bien même ne connaissais-je pas son nom. Je l'avais croisée un jour où elle se trouvait en mauvaise compagnie, et j'avais fais partir le jeune homme qui tentait de profiter de sa crédulité. J'étais un peu étonnée de la revoir ici, j'aurai penser qu'avec sa naïveté, elle n'aurai pas tenu très longtemps à la Nyada. Je l'avais visiblement sous estimée... remarquez, tant mieux pour elle ! Bref, maintenant que je savais d'où je la connaissais, que devais-je faire ? Lui rappeler ce jour où j'avais été là pour elle, ou continuer de faire comme si je ne me souvenais de rien ? Ou encore, laisser tomber tout simplement, et faire ce que j'avais à faire. Oui, autant faire ça. De toute manière ça n'avait pas beaucoup d'importance.

Je me reconcentrais donc sur ce que j'étais venu faire initialement, pensant que notre " conversation " était finie. Toutefois, la jeune femme semblait ne pas vouloir en rester là.
-En fait, on s’est déjà rencontrés ! Dans un couloir, tu m’as aidé quand un garçon m’a embêté.
Visiblement, elle se rappelait également de ce jour, pourtant pas si marquant, du moins à mon sens. Je ne fis pas vraiment attention à elle, me contentant de tourner légèrement la tête vers elle en esquissant un sourire, le tout sans quitter l'ordinateur des yeux tandis que je tapais mon mot de passe pour accéder à ma session. De son côté, ma camarade semblait vaquer à ses occupations et donc ne plus faire vraiment attention à moi. J'avais tout de même la désagréable sensation de m'être montrer un peu sèche envers elle, chose que je n'avais pas voulu initialement. J'avais un peu trop tendance à faire primer mon travail avant toute autre chose, ce qui n'était pas toujours une mauvaise chose d'ailleurs, mais dans le cas présent, ça l'était peut-être un peu au fond. Mais bon, tant pis. De toute manière, elle ne me connaissait pas plus que je la connaissais. Un rapide coup d'oeil de son côté m'indiqua qu'elle jouait à un jeu pour enfant. J'étais un peu étonnée par son choix de jeu, mais j'étais encore plus étonnée qu'elle vienne dans une bibliothèque pour jouer. En tant qu'étudiante, elle devrait être en train de s'avancer sur ses devoirs, ou en train de lire, ou je ne sais quoi d'autre, mais certainement monopoliser un ordinateur pour jouer avec des licornes virtuelles. M'enfin remarquez, chacun fait ce qu'il veut hein ! Personnellement, j'avais bien mieux à faire, mais peut-être qu'elle non... Enfin bref, passons. J'attendais donc patiemment que mon ordinateur s'allume, ce qui ne semblait pas gagné, il serai bon qu'ils pensent à changer les PC ici... La douce voix de la jeune demoiselle se fit alors de nouveau entendre.
-D’ailleurs, je voulais te remercier. Je t’ai cherché partout dans l’école pour te dire merci par rapport à ça, mais je ne t’ai pas trouvé…
Je tournais de nouveau la tête vers elle, un sourire plaqué sur le visage, ne voulant pas sembler plus antipathique que j'avais sans doute pu sembler l'être depuis le début.
-Oh ce n'est rien tu sais, c'est tout naturel. C'est ça la solidarité féminine, ajoutais-je avec un clin d'oeil.
J'aurai été tentée de dire que n'importe qui aurai fait cela pour elle, mais je m'en abstins. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que de ce que j'en connais de la nature humaine, il y avait beaucoup plus de personne qui seraient venu assister au spectacle de son humiliation que de personne qui seraient venu pour la sortir de ce guêpier. Les gens sont méchants, pas un n'aurai fait quelque chose pour faire partir cet imbécile. Ils se seraient contentés de regardés, et se seraient bien moqués d'elle derrière. Ce n'étaient que des fourbes et des lâches.
-Au fait, je m'appelle Phoebe, ajoutais-je avec un petit sourire.