Un mois c'est écoulé. Un mois depuis la mort de mes parents, et depuis ma tentative de suicide. Un mois long, interminable même, durant lequel je n'ai presque pas bougé de ma chambre. Pourquoi ? Parce que je laisse la dépression s'immiscer un peu plus en moi chaque jour. Je sais que je me conduit de nouveau de manière égoïste, mais je n'ai plus goût à la vie. Tout me déprime, j'ai une grosse boule au niveau de l'estomac, et je ne peux ouvrir la bouche sans fondre en larmes. Je ne veux pas cela. Je sais que jamais je ne cicatriserai de cette perte, mais je dois prétendre aller bien, comme le dis cette chanson, Cry : si quelqu'un me demande, je leur dis que nous sommes passé à autre chose, quand les gens sont là je prétend que je ne les entends pas parler, prétendant que tout va bien, agissant comme si tout allait bien, quand bien même n'est-ce pas ce que je ressens. Voilà l'attitude à adopter. Voilà ce qui va donner du sens à cette vie, déjà bien merdique, que j'ai aujourd'hui : si je dois vivre, alors se sera en leur cachant à tous ce que je ressens réellement. Mais surtout, la chose primordiale... la vie est courte, et on n'en n'a qu'une seule. Alors je vais réaliser mon rêve d'enfance. Pour mes parents, et surtout, pour moi. Me voilà avec deux buts à présent. Deux buts qui me permettront d'avancer. Alors que je réfléchis, commençant déjà à reprendre légèrement goût à la vie, prête à relever mes deux challenge, j'entends quelques coups discrets à la porte de ma chambre, avant que ma cousine, Andrea, ne fasse son apparition. A vrai dire, elle est une étrangère pour moi. Je ne l'ai encore jamais vue, je ne la connais que de part ce que l'on m'a dit d'elle, voilà tout. Elle semble être mon parfait opposé ; ouverte aux autres, surexcitée, souriante, dynamique, elle aime la vie et cela ce vois. Je commence de suite à m'entrainer sur mon second objectif qui est de dissimuler mes émotions : je plaque un sourire sur mon visage, je ravale mes larmes et me force à lui parler. Le résultat est peu concluant, mais ce n'est que le début...


Les jours passent, et je me sens plus proche d'Andrea, ce qui semble réjouir ma tante. Andrea est adorable, mais semble ne pas vouloir me donner une minute de répits. Pourquoi ? Pense-t-elle que le fait d'être toujours à mes côtés, trépignante de joie de vivre, m'aidera à me sentir mieux dans ma peau ? Non, cela ne marche pas ainsi. Ce serait trop simple. Mais je commence à progresser dans l'art du mensonge et de la dissimulation, aussi je peux lui mentir plus facilement sur mon mal être, et lui faire croire que je guéris, doucement, mais sûrement, alors que c'est loin d'être le cas. Je dois avouer que son dynamisme m'aide quelque peu, me fait croire que la vie a de bons côtés et me ferait parfois presque remercier le Ciel d'être toujours en vie, du moins jusqu'à ce que la réalité ne me rattrape de plein fouet. Je commence vraiment à l'aimer, et à ma grande déception je constate que je ne supporterai pas de la perdre. Vous savez ce que cela signifie ? Que je suis faible. Que je m'attache beaucoup trop. Mais cela voyez vous, je doute parvenir à le contrôler un jour, et au fond, c'est peut-être mieux comme cela. Je ne sais pas... voilà déjà un mois que je ne sais plus ce qui est bon ou non pour moi.